En vertu de la Loi de séparation de l'Église et de l'État il est désaffecté en Décembre1907 et immédiatement utilisé par l'armée pour y loger une partie du 81ème Régiment d'Infanterie.
Il est attribué, sur sa demande, à la Ville de Montpellier par un décret du18 août 1911 signé du Président Fallières et maintenu dans son affectation. L'université souhaitait récupérer le Grand Séminaire pour, après aménagements, en faire une bibliothèque universitaire. Toutes les Facultés : Médecine, Pharmacie, Droit, Lettres et Sciences n'étaient-elles pas alors à moins de 300 mètres.
Entre 1914 et 1918 la caserne de Lauwe est un hôpital complémentaire
Les militaires, de leur côté, semblaient n'avoir plus besoin de cette Caserne ainsi que l'écrit le Général Altmayer commandant le16ème corps d'armée. D'ailleurs après la guerre de 14/18 le maréchal Foch, de passage à Montpellier où il avait tenu garnison et logé Place de la Canourgue, promit Monseigneur Mignien de lui rendre la Caserne de Lauwe. Le Conseil Régional de Montpellier dans sa séance du 18 octobre 1941 se déclare favorable à la restitution de la Caserne de Lauwe en échange du Grand Séminaire Le Général de Lattre de Tassigny successeur du Général Altmayer n'y semble pas opposé dans une lettre du 24 juillet 1942 : «…. Mon vif désir est de voir aboutir la question du Petit Séminaire Saint Firmin ...». Le Préfet Régional était d' accord et le Recteur d'Académie M. Pariselle exposait par lettre du 9 juillet 1943 les raisons de cette récupération. Les échanges de lettres vont se poursuivre jusqu'à l'été 1943 en raison de points litigieux au regard de la Loi de juillet 1941et ce malgré l’accord de toutes les parties sur le plan local. C'est le général Bridoux, Secrétaire d' État à la Guerre qui rejette la requête. Des démarches sont alors entreprises auprès du Maréchal Pétain, Chef de l’État. Celles-ci n'auront pas le temps d’aboutir.
En juin et juillet 1940 elle accueille des élèves de l' Ecole Principale du Service de Santé de la Marine et des Colonies repliée de Bordeaux, en zone occupée, avant qu' ils ne rejoignent la cité universitaire des Arceaux où ils resteront jusqu'en fin 1942. Après le départ des Navalais elle redeviendra Hôpital Complémentaire avec une Maternité. Ceci pour caser de manière officielle un maximum de personnel du Service de Santé. Devenu inutile il est dissous en 1943 et en 1944 la Milice s'y installera avec les familles, l'enceinte les mettant à l'abri de représailles. Jusqu' à la libération de Montpellier, le 25 août 1944, des résistants y seront interrogés, torturés ou assassinés. Elle redevient alors et jusqu'à la fin de1945 un hôpital complémentaire où seront accueillis les prisonniers rapatriés d’Allemagne. Tous les prisonniers rapatriés et les unités dissoutes, la plupart des casernes et bâtiments militaires de Montpellier, les casernes du Cours Gambetta très rapidement, la caserne Joffre actuellement lycée –de 1948 à1954-, l'immense Polygone, le Génie, les Subsistances, les Chais, la caserne Grossetti enfin, vont être transférés à la ville de Montpellier. Seuls subsisteront le quartier Lepic qui deviendra l'Ecole d'Application de l'Infanterie (E.A.I.) et la caserne de Lauwe qui accueillera en juin 1946 les «exilés de Vincennes», l' Ecole Militaire d'Administration (E.M.A.) qui, de 1941 à 1946 a connu l'avenue Védrines à Marseille, le Thermal Hôtel de Néris les Bains et le château des Bergeries à Draveil (Seine et Oise). La caserne de Lauwe logera de1947 à1958 des élèves médecins de l’école du service de santé militaire de Lyon détachés à Montpellier pour poursuivre leurs études à la faculté de médecine suite à la destruction par la R.A.F. (Royal Air Force ) , à l’été 1944 , de leur école où se trouvait le siège de la Gestapo . Le monument aux Morts y prendra place en 1949 dans les jardins. Les salles de tortures de la Milice seront conservées sans aucune affectation et la nef de la Chapelle sera partagée dans le sens de la hauteur. Pendant plus de deux ans 3 prisonniers allemands y resteront, en semi-liberté, assurant des travaux d'entretien, avant d’être rapatriés. Le stade, plus tard «Lieutenant Normand » (tué en Indochine), sera installé sur un ancien cimetière de religieuses. Les locaux du bâtiment principal recevront au cours des années des affectations différentes mais la direction et l'infirmerie ne bougeront pas, l'une s’agrandissant, l’autre rapetissant. Très tôt les différents couloirs intérieurs, des salles et les allées extérieures recevront des noms rappelant des personnages remarquables ou des noms de lieux ayant un rapport avec l’Ecole. |