Ceux qui ont connu et apprécié Georges VILLEMAGNE dans sa vie militaire ont souhaité que j'exprime mon sentiment personnel, sobrement, comme il était.
GEORGES,
Alors que nous nous connaissions bien depuis 45 ans, vous avez, il y a quelques années, suggéré que nous nous appelions par nos prénoms, plutôt que "monsieur VILLEMAGNE", habitude d’appellation dans le service de l'Intendance, depuis, Commissariat des Armées. Et nous avons continué de nous vouvoyer. Nuance: un trait de votre caractère ! Conforté par une belle plume, précise et pondérée.
Commissaire Colonel, comme on dit encore, vous affirmiez votre autorité ferme et humaine, ni par vos galons, ni par des postures, mais par votre expérience, vite reconnue.
Je ne retracerai pas votre parcours par une énumération exhaustive, mais par l'évocation de moments partagés.
Fils d'un officier, Émile VILLEMAGNE ,qui fût porte-drapeau des 15/2 et 15/3, honneur réservé à l'époque au lieutenant le plus décoré du Régiment.Orphelin de mère à 2 ans, et en conséquence enfant de troupe en Algérie, votre portrait réalisé, à l'époque, par ce père admirable est situé ici à coté de vous. Georges, vous vous engagez à 18 ans pour devenir, rapidement sous-officier d'artillerie et déjà, en dehors du service vous passez l'examen permettant l'entrée en faculté afin d'obtenir ultérieurement une licence d'administration publique. Sergent-chef, vous réussissez le concours pour intégrer l’École Militaire d'Administration de MONTPELLIER. Chacun constate cette volonté déterminée de vous élever par l'effort.
Lieutenant, vous étiez chancelier de l’École Militaire de STRASBOURG lorsque avec une trentaine de camarades, je me suis engagé, devant un intendant militaire et vous-même. Mais c'est en 1978 que nous avons travaillé dans une grande pièce du bâtiment de la rue de PHALSBOURG, nos bureaux disposés jointivement face à face. Sortant, comme vous quelques années plus tôt, de l’École Supérieure de l'Intendance ou vous aviez obtenu votre licence, vous étiez premier adjoint et moi le second.
La vie vous offre des chances; vous avez été l'une d'entre elles en m'apportant, à la manière désintéressée d' un grand camarade, l'essentiel. J'ai toujours trouvé une oreille attentive lorsque j'avais besoin de conseils judicieux.Plus expérimenté que moi dans la vie administrative, vous n'hésitiez pas, cependant, à solliciter mon avis. En 3 ans, il n'y a jamais eu entre nous le moindre mouvement d'humeur, votre courtoisie y contribuant grandement.
Séparés pendant 2 années, c'est à METZ que nous nous sommes rejoints. Étant chef du Commissariat Administratif régional, ce sont vos qualités de fin juriste qui ont prévalu. Après,vous prenez la responsabilité du Commissariat d'Alsace, terre riche en unités, à l’époque. Puis vous finissez vos 42 années d'activités comme adjoint du commissaire général de division du quart nord-est de la France. Ayant choisi de privilégier votre famille plutôt que de poursuivre, légitimement, votre marche en avant.La République a reconnu vos mérites éminents par votre promotion au grade d'officier de la Légion d'Honneur. Mieux, un commissaire général vous a choisi pour lui en remettre les insignes. Exceptionnel !
En retraite, pendant 28 ans, vous avez assumé la présidence de l'association des anciens personnels militaires d'active ou de réserve et civils d'Alsace.Et, visionnaire, vous avez été moteur de la fusion en association régionale, votre autorité morale allant de soi jusqu'à ce jour.
Croyant discret, prodiguant votre énergie pendant 70 ans au service attentionné des autres, que saint MARTIN, évêque de TOURS après avoir été officier romain, reconnu par l’Église comme patron du Commissariat des Armées, vous accueille.
Merci, Georges.
En pièce jointe celle de son fils le commissaire Olivier Villemagne