Histoire du salut militaire

LE SALUT MILITAIRE

Intradef ; 08/01/2020

Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, découvrez l’histoire du salut militaire.

En guise de salut, chez les militaires, on ne se sert pas la main et on ne se fait pas la bise : on utilise la main droite, doigts serrés et paume visible, portée à hauteur de la tempe. Un geste formel, par lequel un militaire exprime son respect à un supérieur, qui lui rend par le même mouvement.

Ce salut militaire trouve son origine dans l’Antiquité. Il s’agissait avant tout d’un signe de paix : quand deux guerriers se rencontraient pour indiquer leurs bonnes intentions, ils levaient leur main droite, paume largement ouverte, afin de montrer qu’ils ne tenaient pas d’armes.

Au Moyen-Âge, la signification de ce geste évolue. A cette époque, de nombreux tournois organisent l’affrontement en duel des chevaliers pour amuser les seigneurs et leur cour. Vêtus d’une lourde armure et munis d’une lance, les deux cavaliers chargeaient leur adversaire afin de le faire tomber. Avant de s’élancer, dans un geste de respect mutuel et de courtoisie, ils relevaient la visière de leur heaume pour croiser leurs regards. Ce salut était effectué avec la main droite pour montrer que les deux combattants n’étaient pas armés.

Dès le XVIIe siècle, ce geste est repris parmi les soldats se témoignant une fidélité réciproque. Lorsque deux militaires se rencontraient, ils levaient ainsi la main droite vers le ciel en écartant trois doigts, faisant alors allusion aux trois personnes de la Sainte-Trinité. Plus tard, la main s’arrêtera à la hauteur de la coiffe (casque, casquette, chapeau, béret, bonnet). Ce geste ne comportait aucune nuance de subordination, il rappelait simplement l’idéal commun : la fidélité à la foi jurée.

Ce salut traverse ensuite les siècles, acquérant un caractère de plus en plus solennel. En France, le livre de L’infanterie de l’armée française de 1916, décrit ainsi précisément la façon dont le mouvement doit être exécuté : « Porter la main droite ouverte au côté droit de la coiffure, la main dans le prolongement de l’avant-bras, les doigts étendus et joints, le pouce réuni aux autres doigts ou légèrement écarté. La paume en avant, le bras sensiblement horizontal et dans l’alignement des épaules. L’attitude du salut est prise d’un geste vif et décidé et en regardant la personne que l’on salue. Le salut terminé, la main droite est vivement renvoyée dans le rang. Tout militaire croisant un supérieur le salue quand il en est à six pas et conserve l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé. S’il dépasse un supérieur, il le salue en arrivant à sa hauteur et conserve l’attitude du salut jusqu’à ce qu’il l’ait dépassé de deux pas. S’il est en armes, il présente l’arme en tournant la tête du côté du supérieur. […] »

Aujourd’hui, ce salut est présent dans la majorité des armées du monde, avec quelques variations. Par exemple, les Polonais sont les seuls à avoir gardé le salut ancestral à trois doigts. Quant aux Etats-Unis et au Canada, le salut se fait avec la main au niveau de la tempe, la paume cachée. Il semblerait que ce geste soit issu d’une tradition Marine : les hommes d’équipage et les officiers mariniers ayant souvent les mains sales, ils la retournaient face au sol afin de ne pas les exhiber aux officiers.

Origine UNOR